Skip to content

l’art pour faire entendre sa voix

03 - 01 TOP AFRIQUE DU SUD

TOP 4 DES PÉPITES

DE L’EXPO AFRIQUE DU SUD

Est-ce que tu serais capable de me citer un artiste noir sud-africain célèbre pour ses peintures, ses sculptures ou ses photos ? Pas de panique, si trop peu de noms te viennent en tête, c’est pas vraiment de ta faute. Ils ont longtemps été oubliés et ignorés en raison d’un contexte politique très difficile en Afrique du Sud. Aujourd’hui, ils sont de plus en plus à venir sur le devant de la scène et utiliser leur art pour transmettre l’Histoire de leur pays. Quatre d’entre eux, représentés par la Galerie Carole Kvasnevski, exposent à la Maison des Arts à partir du 1er mars : Leila Rose Fanner, Lindokuhle Khumalo, Morgan Mahape et Zanele Muholi. La Team te fait découvrir ses quatre œuvres coups de cœur à travers les moyens d’expression qu’ils ont choisi pour faire entendre leur voix.
1 / Leila Rose Fanner, Tears of joy II, série “Reflection”, 2022

Leila Rose Fanner, son kiff c’est l’huile sur toile. Cette technique, inventée à la Renaissance en Europe, mélange des pigments colorés avec de l’huile (tout est dans le nom) et sèche très lentement. Donc si elle fait quelques loupés, elle peut modifier plusieurs fois son tableau. La pâte est aussi épaisse et graisseuse, les dégradés sont plus faciles à faire pour un effet wahou. Petite, elle grandit avec sa mère célibataire et ses deux demi-sœurs jumelles. Tu peux retrouver cet environnement complètement féminin dans presque toutes ses œuvres : des silhouettes anonymes noires, avec parfois quelques traits du visage esquissés, qui ressortent parce qu’elle les met en scène dans des paysages colorés et intenses. Elle mélange le réel, l’imaginaire et le rêve pour te faire voyager dans son monde.

Leila Rose Fanner, Tears of joy II, série “Reflection”, 2022, peinture à l’huile sur toile, 81 x 100 cm, Galerie Carole Kvasnevski – Photo © Galerie Carole Kvasnevski

2 / Lindokuhle Khumalo, Umholi umzelwe, Leader is born, 2021

Lindokuhle Khumalo, lui c’est plutôt la peinture acrylique. Cette technique, inventée au milieu du XXe siècle aux États-Unis, mélange des résines synthétiques et des pigments qui se diluent à l’eau. C’est une peinture à risque : elle est très pigmentée et très couvrante, donc adieu les modifications. Une fois la couleur posée sur la toile, c’est ciao. Pour ses œuvres, l’artiste s’inspire de son entourage, notamment sa petite sœur que tu peux retrouver sur plusieurs de ses tableaux. Ses portraits aux couleurs intenses baignés de lumière très fortes sensibilisent aux sujets sociopolitiques et aux questions culturelles au sein des communautés africaines, ainsi que de l’importance des ancêtres.

Lindokuhle Khumalo, Umholi umzelwe, Leader is born, 2021, peinture acrylique sur toile, 160 x 128 cm, Galerie Carole Kvasnevski – Photo © Galerie Carole Kvasnevski

3 / Morgan Mahape, Lebua (Belonging), 2020

Morgan Mahape, la peinture et les dessins plats c’est pas son truc. Lui, ce qui le fait vibrer, c’est les sculptures. Contrairement à toi qui petit, débordais en faisant des coloriages, lui s’amusait à construire des maquettes et créer des sculptures avec ce qui lui tombait sous la main. Aujourd’hui vrai artiste (parce qu’il gagne sa thune avec), il utilise les perles de verre montées sur fil de nylon pour imaginer des paysages et des portraits évoquant une reconnexion à la nature mise à mal dans nos sociétés. Le « perlage » est une tradition ancestrale en Afrique du Sud, que Morgan détourne selon ses envies. « Chaque perle est indépendante, mais l’ensemble apparaît quand on assemble toutes les cordes » La Team ne dirait pas mieux.

Morgan Mahape, Lebua (Belonging), 2020, perles de verre montées sur fil de pêche en nylon soutenus par une structure en bois de noyer, 120 x 90 cm, Galerie Carole Kvasnevski – Photo © Galerie Carole Kvasnevski

4 / Zanele Muholi, Aphelile X, Durban, 2020

Zanele Muholi s’est donné pour mission de documenter et d’archiver les vies et les luttes des communautés noire et LGBTQIA+. Iel ne s’est pas arrêté.e à une seule forme d’art. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Photo, calligraphie, installation, peinture, sculpture, chaque media qu’elle touche devient un portrait qui te parle et te fait réfléchir. L’appareil photo reste son « arme » (c’est elle qui le dit !) de prédilection pour « mener ses combats ». Argentique, numérique, iel n’a pas de préférence et nous non plus ! Pour la Maison des arts, iel expose des autoportraits qui questionne la « beauté noire ». Et toi, t’arriverai à te mettre en scène pour raconter des trucs ?

Zanele Muholi, Aphelile X, Durban, 2020, 2020, tirage photographique sur papier baryté, 95 x 74 cm, Galerie Carole Kvasnevski – Photo © Zanele Muholi © Galerie Carole Kvasnevski